Bientôt des jardins publics aux bassins à flot

Nicolas Deshais-
Fernandez, le directeur d’agence de l’Atelier NDF. (Photographe Fabien Cavacas)

Le Grand port maritime de Bordeaux (GPMB) a confié à Bordeaux Métropole Aménagement (BMA) la réalisation de deux jardins publics de part et d’autre des bassins à flot en maîtrise d’ouvrage déléguée. Accompagnés par le paysagiste concepteur Atelier NDF, les ambitions des différents acteurs du projet sont claires : Désimperméabiliser, territorialiser, végétaliser. Plus d’explications avec Nicolas Deshais-Fernandez, le directeur d’agence de l’Atelier NDF.

Commencé en 2010, le projet urbain des bassins à flot entame sa dernière mue végétale. En effet, Bordeaux Métropole finalise avec ses partenaires le développement, laménagement & la végétalisation du quartier qui devraient se terminer en 2025.

Ainsi, après le chantier de végétalisation du site de la zone E démarré l’été dernier, dans la continuité du jardin du Pertuis, ce sont les îlots G1, G2 et H37 qui vont connaître une importante transformation sur plus de 15 000 m² dès cette année.

Bassins à flot : un hectare de terre retrouvée

Bientôt des jardins publics aux bassins à flot

(Perspective de projet – Atelier NDF)

« D’une part, quai Armand Lalande devant le G1 & G2, nous allons décaper près de la moitié de lenrobé de lancien parking pour retrouver la terre & y planter arbres & arbustes. Notre objectif est de créer un square urbain, c’est-à-dire un lieu de passage végétalisé à travers lequel les piétons pourront rejoindre la promenade des bassins à flot », commence Nicolas Deshais-Fernandez.

« D’autre part, du côté plus résidentiel du H37, en face du Musée Mer Marine, c’est 70 % de la surface qui sera désimperméabilisée afin d’y réaliser un véritable jardin public intimiste, au contact direct avec leau des bassins à flot, propice à la contemplation », poursuit le paysagiste.

« La sécurité & la durabilité des espaces verts ont été au cœur de notre réflexion. Ainsi, à titre d’exemple, nous avons choisi de mutualiser les assises de banc avec des massifs de protection en hauteur afin de protéger le végétal.

Ensuite, la terre végétale ajoutée aux remblais sera la plus proche possible de celle qui existe à Bordeaux.

Quant aux essences choisies, nous avons volontairement exclu les plantes de bord de berges gourmandes en eau, pour privilégier celles qui abondent déjà dans le secteur & sur les coteaux calcaires de Lormont comme le sorbier, le pin, le chêne, le néflier, etc., ainsi que quelques plantes que l’on trouve habituellement dans la plaine du Médoc. »

Trouver l’équilibre écologique, esthétique & économique

Bientôt des jardins publics aux bassins à flot

Du côté plus résidentiel du H37 (Perspective de projet – Atelier NDF).

« Grâce à nos connaissances en sciences du climat et de la botanique, nous sommes parvenus à trouver l’équilibre entre écologie, esthétique et économie du projet », remarque le Bordelais qui travaille avec son équipe sur le projet de naturalisation du port depuis quatre ans avec l’agence ANMA, architecte & urbaniste du projet urbain des bassins à flot.

« Ainsi, avons-nous pris le parti de planter des arbres, une centaine au total, dits “moches”, soit pas vraiment droits, un peu comme les fruits & légumes qu’on trouve sur les étals des marchés qui offriront une ambiance naturelle au projet. »

« De plus, conformément aux engagements de mon agence dans son “Manifeste pour un végétal sauvage & engagé”, il n’était pas cohérent de planter des arbres déjà matures ou presque, dont l’espérance de vie est toujours très faible. C’est pourquoi nous avons opté pour trois âges de plantation :

  • De jeunes arbres de 2,5 mètres environ qui présentent un faible taux de mortalité grâce à leur forte adaptation & qui atteindront leur majorité dans une soixantaine d’années,
  • Des arbres un peu plus âgés de trois à quatre mètres en densité importante qui offriront un aspect touffu au projet rapidement,
  • Quelques arbres de cinq à six mètres qui donneront de la verticalité au projet dès son ouverture au public. »
Bientôt des jardins publics aux bassins à flot

Quai Armand Lalande devant le G1 & G2 (Perspective de projet – Atelier NDF).

« Enfin, en cohérence biologique avec les saisons et l’environnement, le quart de ces arbres seulement sera persistant sans oublier les plantes vivaces & annuelles qui nous l’espérons seront bientôt accompagnées de mauvaises herbes… », conclut Nicolas Deshais-Fernandez.